Le ciel, dont le sanglot s’épuisait sur la ville


Le ciel, dont le sanglot s’épuisait sur la ville

Le ciel, dont le sanglot s’épuisait sur la ville
Faisait vainement fondre des ruelles trop pleines
Brunissant l’horizon où l’étoile docile,
Ombrait le feu vivant de cette nuit sereine.

Ce soir, le souvenir par pudeur s’est caché
Au creux d’un blanc silence dont nul astre ne guide.
L’enfant est toute seule, et, dans la rue couchée
Et le cours de ses maux font ses larmes limpides.

Mais voici que l’on sent en un trop pâle éclair
Son coeur enflé de peur et son âme souffrir
Que milles rayons ardents consument en froissant l’air
De ses yeux rabattus, tandis qu’elle soupire.

Sous le flot rougissant d’un soleil trop noir,
Elle recompte les jours, les mois, et les années.
En un muet silence elle dessine l’espoir
Que même ses douleurs ne sauraient empêcher.

Ses grands rires d’été qui débordaient parfois,
Ne sont plus que des cris que plus rien ne retient.
Ses rêves, des épaves au creux de son effroi,
Et ses yeux peu à peu ne renferment plus rien.

Dans les grands cieux plombés rongés de ses blessures,
Flottent d’impossibles rêves d’un rouge qui l’a brûle.
Le temps, comme un sanglot plus fort et plus impure
Ravage son destin et, dans son coeur, pullule.

Les gens, qui devant elle se tiennent à l’écart
Attirent dans sa chair d’insondables tristesses.
Le vent pousse le sang au creux de son cauchemar,
Dans le calme affreux d’un destin que l’on tresse.

La terre se fait trop sourde au pied de son enfance
Quand tous ces abandons que nul bras ne serre
Se trouvent démunis et que plus rien ne panse
Nous montrant de bien loin un siècle de misère.

Souvent les yeux cachés, de ces grands bras, elle pleure
Un mal sans pitié à brûlé son royaume.
Là bas , juste là-bas  aux cimes de la peur
Qu’importe qui dirige le commerce des mômes.

Sahel


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