Tant que l’encre s’écoule et cela sans vacarme


Où sont donc les ombres de ses fleurs si chers
Qui remuaient au vent de rages et de sanglots ?
Comme un silence clôt buvant l’or du désert.
Tout est grand quand le soir nous couvre de ses maux.

Et je revois l’enfant de mes jeunes amours
Avant que le silence ait percé l’horizon
En ce monde pesant, je voudrais être sourd
Et comme en mon exil accepter le pardon.

Je suis las d’écrire dans un air de brouillard
Où mon âme fuyante par instinct s’est cachée
Sous les arbres sinistres de mes vers hagards
Qui ramènent l’espoir sans doutes et sans secrets.

Où sont donc les peuples des beaux jours qui s’enfuient
Où mon coeur s’est logé pour l’instant d’une toile ?
Déposer le fardeau de rêves incompris
Comme un oeil aveuglé dans le flot des étoiles

Où est donc cette muse qui me sèche ces larmes
Dans mes heures blessées qui ne durent qu’un moment ?
Tant que l’encre s’écoule et cela sans vacarme
Où cent fois la raison a cru bon de ce temps.

Lorsque pas un désir se perçoit en mon âme
Et que toute la nuit le soleil larmoyant
Fait revivre des foules en ce monde infâme
La Poésie se grave l’espace d’un instant.

Sahel


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