Je n’ouvre pas les yeux puisque le monde est mort.
Les nuits chaudes et trempées dans l’encre silencieuses
Ne dessinent même plus les traces de ces corps
Mais taisent à jamais nos chansons malheureuses.
Les mots ne brûlent plus qu’aux cendres de l’absence
Et percent le présent de phrases raturées
Nul point retour aux virgules en errances
Qui efface le vent en gommes d’un jamais.
Je n’ai pas su te dire à quel point j’attendais
Tes songes chifonnés sur mes ailes d’enfance,
Le salé de ta peau sur le sang de mes plaies
Qui bouleversent mes choix pour peu qu’ils aient de sens.
Explose le silence aux pinceaux d’une terre
Les foudroyantes bombes aux couleurs déchirées
Qui ont bercés ta vie aux portes de la guerre
Dont les maux se bataillent pour un coeur à serrer.
Nous aurions dû refaire cette semblante vie
Que je pleure encore à l’ombre de mes jours
En larmes de papier sans nul autre répis
Que des mots ficelés aux pages sans retour.
Grisaille les combats sur des feuilles amères
En matins coléreux sans nulle délivrance
Quand les printemps de pluie à l’ombre de la Terre
Se cachent dans ces vers à l’encre d’une absence.
Je n’ouvre pas les yeux puisque le monde est mort.
Les nuits chaudes et trempée dans l’encre silencieuse
Ne dessinent même plus les traces de ces corps
Mais brûlent à jamais nos chansons malheureuses.
Sahel.