Préserver les souvenirs pour leur donner des mots.
Tels des oiseaux morts, fendent les plats galets;
De cette terre de sable, offerte à la lumière.
Mais les enfants, encore, dansent en champs de blés
Donnant à l’incapable, un goût sanglant de pierres.
Elle nous salue la mort, comme elle nous a conquis,
Savourant les regards de ces derniers souffrants.
Et ces matins, encore, passés tous les récits,
Elle s’abaisse, hagarde, pour colorier les temps.
Quelques bourgeons d’amour et puis soyons heureux
Oublions la souffrance des tirs et des sanglots
Malgré tous les détours des lances toutes en feu,
Préserve les souvenirs pour leur donner des mots.
Tels des oiseaux vaincus, saignant sur le rivage,
Ils enjambaient les corps pour faire brûler la vie.
En ange ainsi déchu, volant à travers l’âge,
Nous retombions encore, pour ne former qu’un cri.
Sahel