J’ai les larmes aux yeux et les toiles de gris
J’ai les larmes aux yeux et les toiles de gris
A te voir te battre en silence blessant
Le ventre qui se serre au tournant de l’oubli
De songer chaque jour à l’espoir, maman !
J’ai les souvenirs clos dans les routes d’enfances
Et les mains qui s’agitent quand je pense à la vie
J’ai le coeur qui soulage les fissures d’errance
Mais les mots qui se taisent sur les pages d’ici.
J’ai tracé des « encore » qui bravaient les demains
Et vu sur ton sourire les lignes du courage
Je respire des « toujours » au détour de la fin
Car un autre se lève en portant cette rage.
J’ai les larmes aux yeux et les toiles de gris
A te voir immobile sur ces vieilles photos
L’encre qui s’envenime et l’histoire qui survit
A la buée ardente qui me tourne le dos.
Sahel