Puisque les lendemains feront de toi mon sang.
Les portes de l’ivresse s’entrouvrent sous nos pas
Dans la ronde des maux qui ressassent le temps
Et nos mains s’entrelacent au silence tout bas
Comme un matin glacé aux charmes permanents.
Je marche en dessinant le monde à notre image
Puisque les lendemains feront de toi mon sang !
Construire en détruisant l’écume des rivages
Là où s’échouent les anges aux prunelles d’enfants.
Donner vie à ton ombre en rêves défendus
Quand fanent nos couleurs aux portes de l’aimance
Comme un train dont l’allure et les mots se sont tus
Je serais le tourment enlaçant ton silence !
Partir en respirant ce temps qui nous détache,
Quand les lignes de nous dépassent les frontières
Mourir à reculons au chemin l’attache
Je me conjuguerai au mal de la Terre.
Recouvrir tes joues de dimanches trop gris
Là où le verbe aimer s’accorde à la violence
Et quand viendra l’hiver s’emmitoufler de cris
Je vendrai ta douleur aux marchands du silence.
Sahel.