C’est un rêve achevé au frisson d’un matin.
C’est un jour calfeutré aux torrents d’une absence
Dont la page se tourne au gré des inepties
Qui voit naître l’enfant en trop plein de silence
Quand s’écorche le songe au départ d’une vie.
Par ce temps qui se perd où la peine s’acharne,
Sur le coeur souriant des chimères butoirs,
C’est la note sans fin dont l’accord se décharne :
Qui panse même pas la panse de l’espoir.
C’est un rêve achevé au frisson d’un matin
Où se meurent les oiseaux de leurs ailes buvards
En absorbant les plaies aux pâleurs d’un demain
Forçant le bâillement des portes cauchemar.
Il y avait des « si » entourés de bémols,
De mortes partitions aux notes infinies
En ce rythme blessant d’un arrêt sur envol,
Il y a le silence au piano de la vie.
C’est un orage froid aux couleurs d’un jamais.
Des vagues apeurées dont les nuits se succèdent
Qui ont gravit les buttes de leurs forces d’acier,
A l’aube d’un soupir où les illusions cèdent.
C’est un rêve achevé au frisson d’un matin,
Une toile bleutée qu’on arrache à l’enfance,
Un soleil trop noir aux rayons diamentins,
Qui brûlent souvenirs aux bavardes souffrances.
Sahel