Les lèvres closes ….


Les lèvres closes ….

Qui a fait de nos vies, le vécu d’un rien
Quand s’annonce le monde de nos milles erreurs
Si en changeant les doutes en espoirs incertains
Les lumières s’éteignent parfois bien avant l’heure ?
Quand le vent s’élançait de son lit de guerre
Nous avions pour abris une cabane de bois
La croyance pour demain et la foi de naguère
Ne manquant à nos tables que l’écho de chez soi.

Il y eut des « peut-être », des « pourquoi », des « comment »,
Des regards insistants sur des lèvres bien closes.
Des ivresses sans fin sur jamais ni pourtants
Et des feuilles-lambeaux d’une vie morose.
Et pourtant ….

Qu’avons-nous jeté aux ruisseaux de nos rêves
Pour perdre la voile de ce monde à refaire ?
Quand la nuit sur nos coeurs a semé pour sève
Les graines d’un regret à la fleur solitaire.
Et les lumières s’éteignent encore avant l’heure
Qui s’avance hésitante pour les ailes d’un mieux.
Nous dansions sur le rythme de ces vives couleurs
En frôlant de nos mains les blessures de nos cieux.

A brûler des toujours, des encore, des demains
Sans même prendre le temps d’un salut, d’un adieu,
On arrache à la vie ses histoires d’un matin
Parsemant derrière nous qu’un amour audacieux.
Et pourtant ….

Comment oublier l’écrin de ce sang
Qui colore le visage où j’ai posé mon coeur
Quand cette terre dont tu es l’enfant
Ne peut que te rappeler en sa demeure ?
Ces raisons qui sonnèrent sous le cor qui pourfend
De ce passé tombeau de nos précieuses promesses
Emportent le bonheur d’un destin qui se fend
Pour cet ailleurs qui n’a déja plus d’adresse.

Il y eut des printemps, des étés, des automnes;
Faits de gouttes d’ensemble sur les neiges d’hiver.
Des mensonges sûrement, car je crois que l’on donne
Nos paroles sournoises en offrande à nos vers.
Et s’il y eut des peut-être, des pourquoi des comment,
Des regards insistants sur des pages bien closes,
Nos ivresses sans fin, nos jamais, nos pourtants
En modestes roseaux n’ont été qu’une chose.

Maintenant …
Ma lumière s’est éteinte à l’ombre de ta voix,
En brisant les volets d’une vie d’absence
Faite de cris trop muets pour nous parler de toi
Qui ne te dessine plus aux couleurs des silences.

Sahel
Musique et voix : Ice-Raphael


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