Il dessine un été qui ne finira pas.

De ses mains gerçurées dans le froid de l’ouvrage
En journées infinies au chevet de la honte
Enchaîné sans remords aux labeurs sans images,
L’esclave de la vie, du regard nous raconte :
…

Sur la cime du temps que le soleil assert
Où meurent les oiseaux aux ailes diaphanes,
Chuchote l’avenir qu’une corde lacère
Et les roses du vent, en silence se fanent.

Car…
L’enfant tricote au fil de ses heures vendues ;
Échange de vertus en poignée de roupies.
Le temps ne presse plus qu’en minutes perdues
Et n’a pour horizon que rêves incompris.

Le poids des illusions a blessé son envol
Tambourinant le coeur de ce monde écroulé
Pour n’être que le pion qu’un échiquier isole
Quand tout n’est plus que pleure en guise d’un été.

Car…
Ces laines écorchent ses doigts pour le plaisir
De maîtres pervertis par l’absence fortuite
Aux regards trop éteints pour que coeur se retire
En commerce gagnant des souffrances gratuites.

A l’envers des buvards, les gouaches s’entremellent
Là où silence abonde à l’ombre des roseaux.
Puisque le vent s’égare alourdit par la grêle,
C’est l’art du monde qui se noie sans dire mot.

Car…
Se perd le Gavroche pour des joies incertaines
En grincements violents des portes de la vie
Le visage semblant aux corvées qui s’enchaînent
Quand la douleur s’éprend, d’un dimanche trop gris.

Se blesse l’histoire sur du papier froissé
Au givre des saisons et des hommes sans grâce.
Les mines trop noires d’un silence en été
Se crispent sur les maux que nos plumes ressassent.

Car …
Du haut de ses dix ans, en peinture assombrie
Il dessine un été qui ne finira pas.
Il a les yeux de ceux qui s’inventent une vie :
Un trop plein de rêves pour y baisser les bras.
…

Pourtant…
Les pages bleues du vent, s’effeuillent sous nos pas
Quand s’effondre le môme à l’enfance perdue,
Un silence pesant nous propulse là-bas
Où tout n’est qu’arôme d’un monde convenu.

Car…
La douleur d’un matin aux paupières fermées
Accable sa route de présents assourdis
Par le cri incessant de ses doigts tant usés:
…L’enfance s’écoule pour de pauvres tapis.

Sahel.