J’ai détourné mes yeux de la main qu’il faut tendre
Et pleuré quelquefois au pied de la nuit noire.
Je ne sais seulement s’il m’est permis d’attendre
Le bonheur, le repos et quelque peu d’espoir.
J’ai vu les blancs silences que le temps a dompté
Au plus haut de ces rêves trop pesants à mes yeux.
Et vos coeurs sans un bruit sous les herbes froissées
Comme un ciel rougeoyant dans un chant mélodieux.
J’ai pourtant côtoyé le repos de mon âme
Où ma main maladroite dessinait l’espérance
Par tant et tant de maux au revers d’une flamme
Rien n’a pu m’empêcher de goûter au silence.
J’ai porté à mon cou ce collier de misère
Poursuivant sans répits vos ivresses certaines.
Je les voyais si grandes et de cendres légères
S’enfuyant déjà loin dans cette nuit sereine.
La Poésie est vie de bonheur tant cherché
Sous l’éveil étrange de ces vers guérisseurs
Le monde est un silence qu’il faudra écouter.
Honnête et généreux, soulevant tant de coeurs.
Nous puisons à la nuit, les flots noirs du passé
Quand se croisent les hommes et qu’ ils vont de l’avant
Et qu’au gouffre des mots le temps s’est écarté.
Tandis que l’on se prive sans nul autre tourment .
Et dans mes songes fous, des ombres frémissantes,
Ont tissé l’horizon de nuages secrets.
Qui repensent peut-être aux paroles absentes
De mes pas indécis sur le sable muet.
Je laisserai hardiment s’approcher le soleil
Au milieu des parfums et sentir le partage
En arroser mes mots qu’ils soient sang ou vermeilles.
Face aux vents si brûlants qui ne sont que naufrages.
Comme un bouquet dépeint aux couleurs flagrantes
D’où s’enfuient les pétales par le vent si furieux
Je vous laisse dormir en cette mort vivante.
Et repeindre l’univers en pinceaux silencieux.
Sahel.